Mon cher Aymeric, ma chère Emilie,

FERMER CETTE FENÊTRE

Il est d’usage que le jour du mariage de ses enfants, un père s’adresse à eux pour leur donner une " feuille de route ", les derniers conseils pour que leur vie soit réussie, qu’ils soient parfaitement armés pour surmonter toutes les difficultés que chacun, inéluctablement, rencontre dans cette vie qui n’est malheureusement pas toujours un long fleuve tranquille….

Je n’aurais pas, vous l’imaginez, cette prétention.

D’une part parce que je pense que vous avez tous les deux, depuis le début de votre histoire, bien roulé votre bosse, vécu pas mal de choses qui n’étaient pas roses tous les jours et qui ont dû vous faire mûrir, vous faire relativiser, et surtout vous faire comprendre que ce qui existe entre vous, votre amour, est l’essentiel et qu’il faut le préserver.

D’autre part parce que j’ai appris en vieillissant qu’il ne servait à rien de donner des leçons, chacun ayant à forger sa propre expérience, et que j’en serais d’ailleurs bien incapable.

Plus simplement, je voudrais tout d’abord remercier du fond du cœur toute la famille du Parc qui nous accueille ce soir dans cette magnifique demeure, et qui n’a pas ménagé sa peine pour que cette fête soit une réussite.

Nos remerciements aussi, bien sûr, à Jean-Pierre, qui, malgré sa peine, a néanmoins voulu ne rien changer à ce qui était prévu : saches que Marie, avec son sourire éclatant, est dans toutes nos têtes ce soir.

Alors, Emilie, je veux te dire ce soir combien nous sommes tous, tout de suite, tombés sous ton charme, dés que tu es arrivée dans notre famille.

-et en premier lieu, Marie Aline, qui attendait cette fille depuis toujours. Imagines que grâce à toi, sa vie au milieu de tous ses hommes va enfin prendre un sens, elle va pouvoir parler…. en étant écoutée. Elle va pouvoir faire des courses sans fin, sans avoir l’impression de tirer des boulets derrière elle.

Eh oui, elle a toujours regretté de ne pas avoir eu de fille, c’était, à chacune des naissances notre grand espoir, en vain, eh bien voilà qui est fait !

Tu le sais bien, Aymeric, tous les hommes Pourbaix sont un peu des ours, pas très bavards, mais les femmes Pourbaix, elles, se rattrapent et à deux, cela fait une très bonne moyenne.

Tu verras, il t’arrivera peut être quelques fois d’écouter Emilie d’une oreille distraite, mais tu t’habitueras vite à son joyeux babil, et le jour ou elle ne dira rien, tu entendras le silence, et là, cela te fera tout drôle et tu pourras t’inquiéter, c’est qu’elle ne sera pas "dans son assiette", comme on dit chez nous et peut être aussi en Bourgogne.

Vous avez tous les deux beaucoup de choses en commun, le journalisme (pour toi, Aymeric, l’ESJ, la radio des Armées à Sarajevo, Radio Notre Dame à PARIS, en attendant le Télégramme de Brest ou le Pays d’Auray peut-être), (pour toi, Emilie, Radio Notre Dame, tien… tien…comme c’est curieux, puis Bayart Presse à WAMBRECHIES), une foi très forte, les chemins de Saint Jacques de Compostelle, et ta dernière passion, Aymeric, la mer …

Beaucoup de points communs, nous nous sommes même aperçus que le gâteau aux petits beurres était une recette commune à nos deux familles, c’est dire, mais il y a toutefois un point sur lequel vous divergez radicalement, je veux parler de vos origines…

géographiques : l’une est Bourguignonne, l’autre est Bordelais, et quand on sait que ces gens là, d’une manière générale, se jalousent et se haïssent cordialement, votre mariage, même s’il peut apparaître à certains comme une trahison, va dans le bon sens, celui de la normalisation, même s’il reste beaucoup à faire ;

Il est vrai, Aymeric, que tu avais commencé à œuvrer en ce sens il y a plusieurs années déjà, en choisissant la Bourgogne, et plus spécialement Vezelay, pour faire ta profession de foi.

Voilà, je vous souhaite tout le bonheur du monde ; je vous souhaite aussi et surtout plein de petits Pourbaix que vous pourrez regarder grandir et à qui vous pourrez transmettre toutes vos passions, que vous pourrez emmener sur les chemins de Saint Jacques, sur la mer et dans le monde entier.

Et quand je parle des petits Pourbaix, je vais un peu vite en besogne, car cela n’est pas gagné : comme chacun sait, vous aurez le choix de les appeler Pourbaix, ou Fyot, ou encore Pourbaix-Fyot, ou même encore Fyot-Pourbaix….

Quel casse tête, mais c’est promis, nous ne nous en mêlerons pas, à condition toutefois que vous choisissez le nom du père.

Bonne route et bon vent à tous les deux.

Marc POURBAIX

FERMER CETTE FENÊTRE